[2019-03] - Loi ELAN et les nouveaux outils au service du logement social.

par Christelle COUTANT-LAPALUS - Maître de conférences, Université de Bourgogne
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Index de l'article

I.- Faciliter l’accession à la propriété d’un logement social à l'amiable

S’il est un objectif récurrent pour le législateur depuis plus de cinquante ans : c’est celui de l’accession sociale à la propriété. Le nombre de réformes successives poursuivant cette finalité traduit à la fois l’importance de cet objectif, mais aussi le constat d’un échec des dispositifs mis en place. Un échec qui, comme le souligne un auteur, n’est pas uniquement dû au contenu de ces réformes, mais tient aussi en partie à un manque d’enthousiasme des organismes d’HLM pour mettre en place une politique active sur ce thème. Pourtant, l’accession sociale à la propriété apparaît aujourd’hui comme une nécessité pour répondre à des enjeux de société car permettre l’accession à la propriété de personnes aux revenus modestes, c’est redonner au logement social son rôle de tremplin ; c’est garantir une stabilité à certains ménages, mais également et peut-être même principalement pour répondre à un enjeu financier. Les ventes de logements sociaux doivent permettre d’optimiser les capacités financières des bailleurs sociaux par la limitation des dépenses en réduisant le montant des charges d’entretien et par un accroissement des ressources indispensables pour permettre de construire et de rénover et faire ainsi face à la baisse de ressources imposées par la loi de finance pour 2018. L’objectif de la loi ELAN est chiffré : passer de 8 800 ventes par an à 40 000, soit 1 % du parc social. Pour atteindre cet objectif, le législateur compte sur l’encouragement d’abord, et sur l’assouplissement ensuite.
 

A.- L’encouragement

La suggestion.- Encourager les ménages à revenus modestes à devenir propriétaires en leur suggérant cette voie, telle est l’une des propositions retenues par le législateur dans le cadre de la loi ELAN. Désormais, les commissions d’attribution des logements sociaux, devenues les commissions d’attribution des logements et d’examen de l’occupation des logements lorsqu’elles examineront les conditions d’occupation des logements, pourront conseiller l’accession sociale dans le cadre du parcours résidentiel.

L’accompagnement.- Parallèlement, les ménages intéressés par l’accession sociale à la propriété pourront être accompagnés dans leur recherche de financements. Les organismes d’HLM sont, en effet, autorisés à faire du conseil en financement et à assurer le rôle d’intermédiaire entre les accédants à la propriété et les établissements bancaires partenaires pour orienter les ménages vers les financements les plus adaptés.

La sécurisation.- Enfin, l’acquisition de logements sociaux anciens est sécurisée par l’obligation faite aux organismes vendeurs d’insérer, dans les contrats de vente, une clause de rachat valable pour une durée de dix ans, applicable en cas de perte d’emploi, de rupture du cadre familial ou de raisons de santé lorsque la vente se fait au bénéfice d’une personne physique qui remplit certaines conditions de ressources. Ce mécanisme qui existait déjà pour les logements neufs vendus dans le cadre d’un contrat de vente en l’état futur d’achèvement (VEFA), est élargi par la loi ELAN aux logements anciens.

B.- L’assouplissement

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