[2018-09] - La gratuité est compatible avec l’occupation du domaine privé

par Guilhem GIL - Maître de conférences à Aix-Marseille Université
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JO Sénat du 12 juillet 2018, p. 3471. Rép. minist. n° 01916.

Saisi de la question de savoir si les dispositions de l’article L. 2125-3 du Code général de la propriété des personnes publiques (CGPPP) qui instaurent, pour le domaine public un principe de non-gratuité, s’appliquent également dans le cas de l’occupation du domaine privé obligeant ainsi l’occupant au paiement d’une redevance ou d’un loyer même symbolique, le ministre de l’intérieur a rappelé que l’article L. 2125-3 du Code général de la propriété des personnes publiques (CG3P) précise que «la redevance due pour l’occupation ou l’utilisation du domaine public tient compte des avantages de toute nature procurés au titulaire de l’autorisation». Cette disposition doit être combinée avec l’article L. 2125-1 du même Code qui pose le principe du paiement d’une redevance pour toute occupation du domaine public d’une personne publique (sauf dérogations limitativement énumérées). Ces dispositions ne s’appliquent donc pas au domaine privé des personnes publiques. Conformément à l’article L. 2221-1
du CG3P, «les personnes publiques (…) gèrent librement leur domaine privé selon les règles qui leur sont applicables». Ainsi, sauf disposition particulière et sous réserve de respecter le principe d’égalité, les collectivités territoriales déterminent librement les conditions d’occupation de leur domaine privé.