[BAIL D'HABITATION] Réponse ministérielle.- Charges récupérables.- Gardiennage.- Déchets.- PAVE

par Guilhem GIL - Maître de conférences à Aix-Marseille Université
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Rép. minist. n° 43172. JOAN Q du 5 avril 2022, p. 2277

Interrogé sur la part des frais de personnel de gardiennage devant être récupérée auprès des locataires lorsque, dans les communes équipées de «PAVE» (points d'apport volontaires enterrés), les locataires apportent directement leurs ordures dans ces points, le ministre du logement a tout indiqué que le décret n° 82-955 du 9 novembre 1982 modifié et le décret n° 87-713 du 26 août 1987 modifié fixent, s'agissant respectivement du parc locatif social et du parc locatif privé, la liste des charges récupérables exigibles et prévoient que lorsque le gardien assure, conformément à son contrat de travail, l'entretien des parties communes et l'élimination des rejets, les dépenses correspondant à sa rémunération et aux charges sociales et fiscales y afférentes sont exigibles au titre des charges récupérables à concurrence de 75 % de leur montant. En revanche, ce taux est de 40 % lorsque le gardien n'assure, conformément à son contrat de travail, que l'une ou l'autre des deux tâches. La mise en place des PAVE a pour effet, lorsque le gardien ou le concierge était en charge de l'élimination des déchets, de le décharger de cette tâche ; elle est donc susceptible d'avoir des incidences sur le taux de récupération applicable. Il convient toutefois de relever que la jurisprudence ne limite pas l'élimination des rejets aux seuls déchets ménagers (s'agissant notamment des frais de détartrage des colonnes de chutes, des branchements d'eaux usées et d'eaux-vannes et des frais de curage des collecteurs extérieurs : Cass. 3e civ., 6 déc. 1995, n° 93-17.250). Les PAVE ne doivent donc pas, à eux seuls, amener à considérer qu'il a été mis fin à la mission d'élimination des rejets du gardien ou concierge ; une appréciation au cas par cas doit être réalisée.