[2018-05] - Meublés touristiques: la Ville de Paris assigne trois plateformes numériques de location en référé.

par Guilhem GIL - Maître de conférences à Aix-Marseille Université
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Dans un communiqué publié le 12 avril 2018, la Ville de Paris annonce qu’elle assigne en référé Airbnb, Paris attitude et Wimdu, qui, selon elle, ne respectent pas la législation relative aux locations touristiques meublées.

Depuis le 1er décembre 2017, les locations meublées de courtes durées doivent être enregistrées auprès des services de la Ville de Paris. Les numéros d’enregistrements doivent être affichés par les plateformes numériques de location et la Ville de Paris indique avoir mis en place un dispositif de déclaration préalable permettant aux plateformes de mentionner pour chaque annonce de location de courte durée dans la capitale un numéro d’enregistrement.En cinq ans, le parc locatif traditionnel de Paris a perdu au moins 20 000 logements, dont la majorité a été transformée en location touristiques meublées, louées à la nuit ou à la semaine durant toute l’année. La Ville rappelle qu’aux termes de la loi, les sociétés qui exploitent une plateforme numérique permettant de mettre en location un local meublé, sont tenues de publier dans leur annonce, un numéro d’enregistrement obtenu auprès de la commune. Or, selon la mairie de Paris, si plusieurs plateformes se conforment à la loi, d’autres ont fait le choix de ne pas la respecter, et de maintenir en ligne des annonces ne comportant aucun numéro ou un numéro manifestement erroné. Ainsi, selon le communiqué, seules 16,1 % des près de 60 000 annonces parisiennes d’Airbnb font figurer un numéro d’enregistrement en bonne et due forme. Une audience est programmée le 12 juin prochain devant le Tribunal de Paris afin d’obtenir un jugement contraignant ces opérateurs de se mettre en conformité avec la loi. La Ville de Paris sollicitera du juge des référés qu’il ordonne aux plateformes de : soit mentionner sur les annonces le numéro d’enregistrement, soit de retirer ces annonces litigieuses, sous astreinte de 1 000 € par jour de retard ; d’interdire à ces plateformes de mettre en ligne de nouvelles annonces sans numéro d’enregistrement, sous astreinte de 5 000 € par infraction et par jour.